Cancer du Rein Métastatique
Définition
L'incidence du cancer du rein en France est estimée à 10 000 nouveaux cas par an. Chez 25% des patients, on retrouve l'existence de métastases d'emblée.
De même, environ 25% des patients ayant été traités pour un cancer localisé, developperont des métastases. Celles-ci surviennent généralement dans les 5 ans du diagnostic mais peuvent apparaître beaucoup plus tard.
Les organes les plus touchés sont les poumons, l'os, le foie et le cerveau.
Diagnostic
Lors de la surveillance après chirurgie pour cancer du rein, un scanner Thorax-Abdomen-Pelvis est réalisé régulièrement. La mise en évidence de nodules jusque là invisibles est évocateur.
Lors d'une découverte fortuite de masse rénale, le bilan d'extension radiologique permet de rechercher une extension à distance.
Il arrive que les symptomes liés à la métastase fassent découvrir la maladie, notamment en cas d'atteinte osseuse ou cérébrale.
Examens
Un scanner Thorax-Abdomen-Pelvis (TAP) est demandé systématiquement lors du diagnostic pour éliminer une autre localisation. Un scanner cérébral est demandé en plus en cas de signe clinique ou d'existance de métastase.
D'autres examens peuvent être demandés comme une scintigraphie osseuse ou un PET-scan.
Par ailleurs, un bilan de la fonction rénale est nécessaire au moment du diagnostic afin d'évaluer le risque d'une chirurgie. Chez les patient les plus fragiles, l'évaluation du risque d'insuffisance rénale est nécessaire, à l'aide d'une scingraphie osseuse et de l'avis éventuel d'un néphrologue.
Traitements
Chirurgie
Lorsque les métastases sont découvertes au moment du diagnostic (métastases synchrones), il est justifié de réaliser l'ablation du rein (néphrectomie totale) ou de la tumeur seule (néphrectomie partielle), si cette chirurgie peut être faite dans des conditions rapides et en toute sécurité au plan général ou local.
Plusieurs études ont en effet démontré l'intérêt de l'ablation de la tumeur primitive (du rein) dans ce contexte. Il existe des observations, certes très rares, de régression spontanée des métastases pulmonaires chez certains patients après ablation de la tumeur primitive.
Toutefois, l'intérêt de la néphrectomie chez le patient métastatique n'a jamais été comparé aux traitements antiangiogéniques. Ainsi, un essai européen est ouvert, comparant en deux bras sunitinib seul vs sunitinib + néphrectomie pour les patients avec un carcinome à cellules claires (Etude Carmena).
Il faut toujours discuter d'une exérèse chirurgicale des métastases chez un patient en bon état général, avec une maladie d'évolution lente et des sites métastatiques accessibles à la chirurgie. En effet, seul le traitement chirurgical du cancer du rein métastatique semble permettre, dans un nombre limité de cas, de guérir ce cancer. Le traitement médical ne permet que de ralentir l'évolution de la maladie.
Traitement médical : Thérapie Ciblée
En l'absence de possibilité de traitement curatif, le traitement du cancer du rein métastatique repose sur un traitement médical. Le choix du protocole dépend de critères liés à la maladie et à l'état du patient.
En première ligne :
- Interferon alpha (sous-cutané) de plus en plus rarement utilisé
- Bevacizumab (I.V.) + interféron (sous-cutané)
- Sunitinib (oral)
- Temsirolimus (I.V.) en particulier pour les patients de mauvais pronostic (cf. critères de Motzer)
- Pazopanib (oral) : en attente d’AMM
en deuxième ligne, après échec de l’interféron :
- Sorafénib (oral)
- en deuxième ligne de traitement après échec d'une thérapie ciblée :
- Everolimus (oral)
- Axitinib (oral)
Il faut savoir que ces thérapeutiques sont choisies après discussion en réunion de concertation pluri-disciplinaire (RCP), où tous les cas des nouveaux patients sont présentés, une à deux fois par mois. Cette RCP ne se substitue pas à la discussion médecin-patient, et in fine, c’est votre chirurgien qui sera le mieux à même de poser l’indication opératoire qui vous convient le mieux, ou votre oncologue qui choisira la stratégie médicamenteuse la plus pertinente.
Ces médicaments, souvent rangés dans la classe des « thérapies ciblées », (car ils agissent sur des enzymes-cibles) qui commandent ou contrôlent l’irrigation des tumeurs, donc leur capacité à se développer, doivent être surveillés attentivement pour leurs effets secondaires qui justifient parfois des ajustements de dose et des examens de surveillance que votre oncologue vous prescrira.
Dans cette optique, vous serez régulièrement appelés au téléphone par les infirmières d’oncologie dans le cadre de l’éducation thérapeutique.
Dans certains cas, vous pourrez participer à une étude clinique vous permettant d’avoir une de ces molécules avant leur commercialisation. Vous serez alors pris en charge par l’équipe de recherche clinique de la clinique qui vous épaulera tout au long du traitement.
L’oncologue peut vous prescrire ces médicaments successivement, aboutissant parfois à des durées de traitement de plusieurs années, pendant laquelle la maladie est contrôlée.
Radiothérapie
La radiothérapie externe peut être réalisée en cas de douleurs liées à une métastase, si la chirurgie est impossible. Elle n'est pas réputée efficace pour le traitement du cancer du rein.
Surveillance
La surveillance des lésions est réalisée à l'aide de scanners réguliers (ou de PET-scan dans certaines situations).
La surveillance des effets indésirables des traitements est très régulières, que ce soit la fonction rénale après chirurgie, mais aussi l'apparition d'effets indésirables en cas de thérapie ciblée.