Pelvectomie Antérieure
Définition
L'intervention concerne les femmes porteuse d'un cancer infiltrant la vessie et consiste en l'ablation de l'ensemble de la vessie, de l'utérus et la paroi antérieure du vagin.
Dans tous les cas, l'intervention est définitive, et les urines doivent être dérivées.
Les dérivations urinaires se répartissent en 2 catégories (cliquer pour accéder à l'article correspondant) :
Le choix de la dérivation dépend de la patiente, de ses antécédents, de son autonomie, mais aussi de la gravité initiale du cancer et de la nécessité ou non de débuter un traitement adjuvant rapidement.
Principes
Les durées d'intervention et les suites dépendent du système de dérivation choisi, mais il s'agit toujours d'une chirurgie lourde, de plusieurs heures.
Un séjour en soins continus est nécessaire quelques jours.
L'intervention se fait majoritairement par laparotomie (chirurgie ouverte) ou par cœlioscopie. Contrairement aux idées reçues, aucun technique n'a démontré de bénéfice par rapport à une autre et la technique idéale est celle que votre chirurgien maîtrise le mieux.
Après l'intervention, des drains ont été mis en place au niveau abdominal. Moins systématique, une sonde urinaire peut être posée, de même qu'une sonde nasogastrique pour vider l'estomac.
Le lever se fait dès le lendemain, pour réduire le risque de phlébite, en association à un traitement anticoagulant et au port de bas de contension.
L'alimentation se fait après quelques jours, progressivement.
La durée d'hospitalisation dépend de nombreux paramètres, mais reste relativement longue (de une à trois semaines). La convalescence est d'au moins un mois.
Risques
Les risques per-opératoires sont anesthésiques ou chirugicaux. Le risque hémorragique est significatif et une transfusion peut être nécessaire.
En post-opéraoire précoce, c'est à dire durant les premiers jours, la patiente peut être exposée à un saignement (pouvant nécessiter une transfusion ou une reprise chirurgicale), une infection pouvant aller à la péritonite, une occlusion intestinale ou une reprise lente du transit, une thrombose veineuse profonde voire une embolie pulmonaire, une fistule urinaire. Ces risques de complications sont les plus classiques et sont surveillés de près. D'autres évènements peuvent survenir, mais plus rarement et sont exposés dans les documents téléchargeables ci-dessous.
En post-opératoire tardif, des sténoses (rétrecissements) des sutures peuvent entraîner un blocage rénal ou des infections. L'occlusion intestinale, l'éventration ou des anomalies de la stomie sont aussi possibles.
En cas de néovessie, une incontinence prolongée est classique mais peut être définitive. Chez les femmes, le risque de rétention est plus important et peut nécessiter des autosondages.
Enfin, il existe des complications spécifiques à la dérivation urinaire, dont l'importance est liée au type de dérivation choisie : diarrhée, carence en vitamines, troubles métaboliques (acidose,...)
Fiche(s) d'information à télécharger
Télécharger le document d'information de l'Association Française d'Urologie :