Gangrène de Fournier
Définition
Il s'agit de la nécrose infectieuse de la peau des bourses qui peut remonter vers le périnée puis l'abdomen et la verge.
L'évolution est très rapide (en quelques heures) et nécessite une prise en charge chirurgicale tout aussi rapide.
L'étiologie est souvent locale : urinaire, digestive, dermatologique ou iatrogène (secondaire à une acte médical).
L'immunodépression est le facteur de risque principal : diabète mal équilibré, VIH. L'alcoolisme est aussi un facteur de risque.
Diagnostic
La peau est ramollie puis noire et suintante à partir du point de départ.
La douleur est importante et la fièvre est souvent présente.
Il existe une odeur nauséabonde nette.
Le diagnostic est clinique et ne pose aucune difficulté.
Examens
Outre le bilan biologique avant chirurgie, un bilan bactériologique est demandé (ECBU, prélèvement cutané, hémoculture).
L'urgence est thérapeutique et aucune imagerie n'est nécessaire.
Traitements
Il s'agit d'une urgence vitale qui nécessite un transfert en soins intensifs (ou en réanimation) et un traitement chirurgical. Le risque de décès est estimé entre 20 et 50%.
Outre le suivi des fonctions vitales, un double traitement antibiotique prolongé est donné.
L'intervention permet de retirer les tissus déjà nécrosés et ne laisser que de la peau saine. Elle peut se faire en plusieurs temps et sera reconduite à chaque récidive.
La pose d'une sonde vésicale ou d'un cathéter sus-pubien est réalisée dans le même temps.
Une colostomie de décharge (le colon est mis à la peau) temporaire peut être décidée, si la nécrose est trop proche de l'anus.
Une oxygénothérapie hyperbare (caisson) est associée afin de réduire le risque de récidive.
Surveillance
La surveillance clinique est réalisée plusieurs fois par jour afin de guetter toute récidive.
Les soins sont longs, la peau devant cicatriser de proche en proche. Dans un deuxième temps, une greffe de peau est possible, si l'infection était diffuse.
Le taux de mortalité reste élevé allant de 20 à 80% des cas selon les études.
Sarkis P et al; Prog Urol 2009;19(2):75-84.
Rédaction Mai 2011 MàJ Mai 2015