Rétention aiguë d'urines (RAU)
Définition
Impossibilité d'uriner.
Nettement plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. L'origine est souvent prostatique (adénome ou prostatite).
En revanche, il existe d'autres circonstances pouvant entrainer une rétention, comme un caillotage vésical, la prise de médicaments anticholinergiques (à visée urinaire, psychotropes,…), une intervention chirurgicale ou une anesthésie, un traumatisme du bassin, une sténose de l'urèthre ou encore une maladie neurologique.
La rétention urinaire ne doit pas être confondue avec l'anurie, qui correspond à l'absence d'excrétion d'urines, avec une vessie vide.
Diagnostic
Il est fait par l'interrogatoire et l'examen clinique : l'apparition d'une envie d'uriner brutale, impérieuse et douloureuse, avec impossibilité d'y parvenir.
Paradoxalement, on peut avoir l'impression d'uriner, fréquemment et par petites quantités, voire avec des fuites. Cela s'appelle la miction par regorgement : la pression de la vessie est supérieure à celle du sphincter.
De même, la douleur peut être modérée voire réduite à une simple gène. Enfin, on recherchera une fièvre ou des signes neurologiques.
À l'examen, il est retrouvé une voussure au niveau du bas ventre (globe vésical) qui peut remonter jusqu'à l'ombilic. La palpation de celle-ci est douloureuse. L'obésité ne permet pas toujours de sentir le globe vésical.
Chez l'homme, un toucher rectal doit être réalisé avant le traitement pour déterminer le volume et la consistance de la prostate et surtout une éventuelle sensibilité. En effet, le diagnostic de prostatite a une conséquence sur le traitement.
Examens
Le diagnostic est clinique. Néanmoins, en cas de doute, une échographie sera proposée afin de vérifier le contenu vésical et l'aspect des reins.
Un bilan biologique, à la recherche de complications notamment rénales, est classiquement réalisé.
Un ECBU est réalisé lors du drainage, à la recherche d'une infection urinaire.
Traitements
Il consiste en un drainage rapide de la vessie à l'aide si possible d'une sonde vésicale ou d'un cathéter suspubien (en cas d'impossibilité de sondage ou de prostatite aiguë). La décision est prise en fonction de différents facteurs.
Le geste ne dure que quelques secondes et soulage immédiatement. La vidange se fait progressivement, afin d'éviter une hématurie par aspiration.
En cas de rétention avec complication rénale, une hospitalisation est demandée afin d'éviter un emballement du fonctionnement rénal (levée d'obstacle).
Le traitement de la cause est bien sûr à réaliser par la suite. Il est plus souvent chirurgical en cas d'obstacle, et plus d'ordre médical en cas d'origine vésicale.