Cystite récidivente
Cela correspond à au moins 4 cystites non compliquées par an.
Elles sont liées à des recontaminations régulières de la vessie par différentes bactéries qui restent généralement sensibles à tous les antibiotiques ou presque.
► DIAGNOSTIC
Il est clinique et bactériologique : les symptômes sont présents avec des ECBU positifs.
L'examen clinique comprend un examen abdominal et gynécologique.
Les facteurs de risque classiques sont :
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Les rapports sexuels :
Lors de la pénétration, les bactéries présentes à l’entrée de vagin peuvent être rapprochées de l’urèthre. Il ne s’agit pas d’une Maladie Sexuellement Transmissible, puisque la partenaire s’infecte avec ses propres bactéries. Le fait d’uriner après chaque rapport permet de réduire le risque.
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Les troubles digestifs :
La constipation ou la diarrhée favorisent la pullulation microbienne et augmentent les bactéries dites pathogènes (qui peuvent entraîner des infections).
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L’hygiène :
L'excès d’hygiène (toilettes pluriquotidiennes, toilettes profondes) est un facteur fréquent de cystites. En effet, il réduit le nombre de bactéries vaginales non dangereuses (dites saprophytes) qui constituent la flore du vagin, laissant plus de place aux bactéries pathogènes pour se développer.
Un défaut d’hygiène peut être en cause, mais cela est plus rare.
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Le défaut de boissons :
Les vidanges vésicales plus fréquentes, favorisées par les boissons, permettent d’éliminer les bactéries avant qu’elle n’aient le temps de trop se multiplier dans la vessie.
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La rétention volontaire :
Le fait de se retenir d’aller aux toilettes, que ce soit pour des raison d’hygiène des lieux publiques ou professionnelles, augmente le temps pendant lequel la bactérie pourra se multiplier dans la vessie.
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Le sondage vésical :
il s’agit d’un cas particulier ou la vidange de la vessie ne peut se faire naturellement. L’idéal est de pratiquer des sondages intermittents pour éviter une colonisation de la vessie, mais cette situation est difficile à réaliser si le patient ne peut pratiquer lui-même ces sondages.
► EXAMENS
Un ECBU doit être pratiqué à chaque fois et une infection urinaire bactérienne confirmée.
Dans ce cas, on peut réaliser un bilan, à la recherche d'une étiologie, associant :
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une cystoscopie afin d'éliminer un autre diagnostic.
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un examen radiologique (échographie au moins, voire uroscanner, UIV ou UCRM) en fonction des antécédents et de l'orientation de l'examen clinique
► TRAITEMENTS
Les règles hygiénodiététiques :
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Boire beaucoup et ne pas se retenir trop longtemps.
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Eviter les sous vêtements en synthétique pour éviter la macération.
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Une toilette par jour, avec un savon doux (type savon de Marseille) et limité à la vulve. Le vagin se défend mieux tout seul et ne doit pas être lavé. Pour les droguées de la toilette, un rinçage complémentaire à l’eau suffit.
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S’essuyer d’avant en arrière (de la vulve vers l’anus) après une selle.
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S’assurer d’une bonne lubrification lors des rapports sexuels, en se laissant le temps des préliminaires.
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Uriner après chaque rapport sexuel.
On peut y associer un traitement de plusieurs mois par la canneberge (cranberry en anglais) qui réduit le risque d’infection de 30% en empêchant certains types de bactéries de se fixer à la paroi vésicale.
Aujourd'hui, le traitement recommandé consiste à faire un examen d'urine (ECBU) à chaque alerte et de prendre de la Fosfomycine en dose unique juste après. Cela permet de ne pas créer de résistance avec les autres antibiotiques.
Dans certains cas, un traitement séquentiel qui alterne plusieurs antibiotiques sur des longues périodes, à prises espacées, peut être proposé. Il n'y a pas de preuve que ce soit plus efficace que le traitement au cas par cas et cela expose à des apparitions de résistances aux antibiotiques. Néanmoins cela peut se discuter individuellement.
Il n'y a pas de surveillance systématique, l'absence de récidive étant le critère principal.
► SURVEILLANCE
La réalisation d'ECBU itératifs "pour voir" est déconseillée en l'absence de symptôme. Elle peut retrouver des bactériuries asymptomatiques qui peuvent être traitées à tort et entraîner des résistances aux antibiotiques.
L'absence de récidive clinique (symptomatique) est le critère principal de réussite du traitement.
En cas de persistance des symptômes, d'autres causes devront être recherchées (cystite parasitaire, malformation,...)
Edité en 07/2012, modifié en 10/2016