Colique Néphrétique
Il s'agit de la douleur secondaire à l'obstruction brutale des voies urinaires supérieures (cavités pyélocalicielles et uretère).
La douleur est créée par l'augmentation de la pression dans ces cavités et non par l'obstacle lui-même.
Dans le cas du calcul urinaire (lithiase), en migrant, celui-ci irrite la paroi des cavités et entraîne l'apparition d'un œdème. Les parois de l'uretère entrent alors en contact avec le calcul et obstruent la voie excrétrice. Le rein, qui continue à sécréter des urines, se remplit et est mis sous pression. Les récepteurs de pression sont stimulés et génèrent la douleur.
Dans les autres cas (syndrome de jonction, compression, tumeur), il n'y a pas d'œdème, mais c'est toujours l'hyperpression qui entraine la douleur.
► DIAGNOSTIC
Le diagnostic est clinique.
Il s'agit d'une douleur violente de la fosse lombaire du côté atteint, qui descend en pince vers la vessie, voire les testicules chez l'homme. Aucune position ne peut la calmer, d'où le terme imagé de "colique frénétique".
Le fait de boire augmente la douleur.
Le test thérapeutique consiste à injecter un anti-inflammatoire. La douleur doit céder en 30 minutes maximum.
Des signes de complications peuvent être présents :
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fièvre / frissons
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vomissements
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douleur ne cédant pas au traitement initial (colique néphrétique hyperalgique)
► EXAMENS
Le diagnostic étant clinique, aucun examen n'est nécessaire en urgence, en l'absence de signe de gravité.
En revanche, un scanner abdomino-pelvien non injecté à faible dose peut être réalisé rapidement afin de déterminer la nature et l'emplacement de l'obstacle.
En cas de calcul, le scanner en précisera la taille et orientera sur la nature de celui-ci.
Contrairement aux idées reçues, l'échograpie n'est que peu informative : le rein non dilaté ou l'absence de calcul visible n'élimine pas le diagnostic. A l'inverse, la présence d'un rein dilaté ou d'un calcul dans un calice ne le confirme pas nécessairement.
Un bilan sanguin et un ECBU peuvent être proposés rapidement pour vérifier le bon fonctionnement des reins et l'absence de bactéries.
Selon la cause retrouvée, un bilan plus spécifique sera proposé.
► TRAITEMENTS
Le traitement associe :
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la réduction des apports hydriques.
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des anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS] : Profénid © (kétoprofène) est donné habituellement. Le Voltarène © (diclofénac) peut aussi être proposé. Ils réduisent l'oedème, diminuent la sécretion des urines et ont un effet direct sur la douleur.
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des corticoïdes en cas de contre-indication aux AINS (femme enceinte, enfant, allergie prouvée,...).
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des antispasmodiques type Spasfon ©.
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le paracétamol est déconseillé d'emblée car il peut masquer une fièvre. Il pourra néanmoins être proposé dans certaines situations.
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de la morphine en cas d'effet insuffisant des AINS.
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un bain chaud.
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une LEC (lithotritie extracorporelle) ou une urétéroscopie peut être proposée rapidement.
En cas de fièvre, de colique néphrétique hyperalgique, de rein unique ou d'insuffisance rénale, une prise en charge urologique en urgence est nécessaire. La mise en place d'un drainage par sonde double J ou par néphrostomie peut être alors indiquée.
► SURVEILLANCE
L'évolution favorable est le critère principal de surveillance.
Il est recommandé de filtrer ses urines afin de récupérer le calcul et le faire analyser par la suite.
En cas d'apparition de complication ou en l'absence d'amélioration, le traitement devient chirurgical et nécessite le drainage (par sonde JJ ou néphrostomie) voire l'ablation de l'obstacle si possible (par LEC ou urétéroscopie).
Un bilan étiologique est proposé chez les patients les plus jeunes ou en cas de récidive.