INCONTINENCE MASCULINE
Définition
Comme chez la Femme, plus fréquemment touchée, il existe plusieurs types d’incontinence dont l’incontinence à l’effort, habituellement post-opératoire, l’incontinence par impériosité (besoins urgents) et l'incontinence par rétention (mictions par regorgements).
Les incontinences post-opératoires sont classiques mais transitoires en cas de chirurgie de la prostate (prostatectomie radicale et plus rarement chirurgie de l'adénome) ou en cas d'ablation de la vessie avec remplacement intestinal.
Elles sont définitives dans 5 à 10% des cas après prostatectomie radicale pour cancer, et la chirurgie robotisée ou la laparoscopie ne sont pas supérieures à la chirurgie ouverte classique.
Après chirurgie de l'adénome (RTUP / Adénomectomie voie haute), il existe 1% d'incontinence définitive.
Après remplacement vésical, il persiste 25% d'incontinence diurne après 1 an, de gravité différente. L'incontinence nocturne est très fréquente.
L’incontinence par impériosité (urgenturie) : le muscle vésical se contracte spontanément et brutalement, donnant une envie irrépressible d’uriner. La fuite survient si le sphincter ne peut compenser cette hyperpression. Les termes de vessie irritable, hypertonique ou hyperactive peuvent être utilisés. On recherche généralement un adénome de prostate (50%), mais aussi des infections urinaires, des calculs, une tumeur, une atrophie des muqueuses.
Enfin, les mictions par regorgement sont liées à une rétention chronique de la vessie (le plus souvent liée à un adénome de prostate). La vessie étant toujours pleine, elle se vide régulièrement quand la pression de la vessie est supérieure à celle des sphincters.
Diagnostic
Le diagnostic est clinique.
L'examen recherche un globe vésical (une voussure du bas ventre, parfois douloureuse), signe d'une vessie en rétention.
Le toucher rectal précise le volume, la sensibilité et la consistance de la prostate. Un contrôle de la contractilité des muscles périnéaux est réalisé en cas d'intervention préalable.
Un examen neurologique est réalisé devant un tableau évocateur.
Examens
Un bilan biologique et un ECBU est proposé afin d'éliminer une infection ou un retentissement rénal.
Une échographie des voies urinaires peut être réalisée afin de contrôler la réplétion vésicale en cas de doute, ainsi que l'absence de dilatation des cavités rénales. Elle peut retrouver certaines causes, notamment un polype vésical.
Un scanner (ou une IRM) peut être proposé en complément de l'échographie.
Le bilan urodynamique est recommandé par les comités internationaux, en cas d'échec des traitements simples, s'il peut amener à modifier ou moduler le traitement initialement proposé. Il n'a pas de caractère obligatoire. (4th international consultation on incontinence recommandations of international scientific commitee, Dec 2009). Il est habituel en cas de maladie neurologique.
Traitements
Le traitement est choisi en fonction de l'étiologie (la cause) de l'incontinence.
Le traitement symptomatique en cas d'impériosités consiste à donner un traitement anticholinergique. Mais il ne traite pas la cause.
En cas de trouble d'origine prostatique, le traitement sera celui de l'adénome. Ceci inclut les mictions par regorgement.
voir adénome de prostate
En cas d'infection, on s'orientera vers un traitement antibiotique. Celui-ci doit être long.
Une pathologie neurologique nécessite une prise en charge spécifique et complexe.
En cas d'incontinence post-opératoire, la rééducation spécialisée doit être maintenue plusieurs mois. Au delà de 6 mois, un traitement chirurgical peut être proposé.
La pose d'une bandelette sous uréthrale est courante depuis quelques années. Ce procédé s’appelle TOMS chez les hommes. Il est conseillé aux incontinences modérées à moyennes.
Des ballonnets posés et gonflés sous l'urèthre ou sous le col vésical ont été proposés, mais restent peu diffusés.
Dans les cas sévères, un sphincter artificiel peut-être proposé. Il consiste à placer un système comprenant un anneau gonflable autour de l'urèthre, un réservoir en position inguinale et une pompe placée dans le scrotum.
voir sphincter artificiel.